Connaître les laisses de mer

Echouée sur les plages, la laisse de mer est formée par les débris naturels déposés par la mer lors des marées.

Ces débris ont différentes origines : débris végétaux (algues, bois flotté), et débris animaux (coquillages, enveloppes d’œufs, mues de crabe, test d’oursins). L’accumulation de ces débris forme un ruban plus ou moins étroit, parallèle à la mer, pouvant s’étendre parfois sur plusieurs kilomètres. La laisse de mer est présente sur tout le littoral du Parc naturel marin aussi bien sur les plages de sable, que de galets ou encore dans les estuaires.


Les laisses de mer forment un milieu instable car soumis aux différents mouvements des marées. Un écosystème bien particulier se développe sur les laisses de mer. Il est essentiel pour la formation des dunes et la lutte contre l’érosion et accueille un monde vivant sans cesse en interactions.
En effet, la laisse de mer abrite des plantes particulières se développant grâce aux débris décomposés par des invertébrés (petits organismes comme les insectes, crustacés, mollusques). Ces derniers constituent ensuite de la nourriture de certains oiseaux qui fréquentent et pondent dans la laisse de mer. Enfin à marée haute, les laisses de mer viennent enrichir les eaux côtières et libèrent des aliments (invertébrés) pour les poissons.


Malheureusement sur la plupart des plages, les déchets d’origine humaine  comme les bouteilles en plastique, les mégots, les emballages alimentaires, les morceaux de filets de pêche etc. accompagnent régulièrement la laisse de mer. Ces déchets génèrent des nuisances d’ordre esthétique (paysage), sanitaire (dangerosité de certains déchets toxiques ou coupant), environnemental (pollution chimique, ingestion par les animaux) et économique (coût de nettoyage).

 

Déchets anthropiques dans la laisse de mer, au niveau de l'estuaire de la Slack. Végétation rase installée à proximité.

Déchets anthropiques dans la laisse de mer, au niveau de l'estuaire de la Slack. Végétation rase installée à proximité.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Déchets anthropiques dans la laisse de mer, au niveau de l'estuaire de la Slack. Végétation rase installée à proximité.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Déchets et laisse de mer sur une plage près du Mont Saint Frieux.

Déchets et laisse de mer sur une plage près du Mont Saint Frieux.

Marie-Dominique Monbrun / Office français de la biodiversité

Déchets et laisse de mer sur une plage près du Mont Saint Frieux.

Marie-Dominique Monbrun / Office français de la biodiversité

Les enjeux dans le Parc naturel marin :

La problématique des déchets de plage est liée à celle de la laisse de mer est complexe. La connaissance de la situation sur le périmètre du Parc naturel marin reste insuffisante, malgré des initiatives menées par les acteurs de la sphère publique et du monde associatif. La présence de déchets se doit d’être limitée afin de minimiser les impacts pour la vie aquatique et les écosystèmes marins et de garantir une bonne pratique des usages. De plus améliorer et maintenir la laisse de mer dans un bon état de conservation est un des enjeux pour le patrimoine naturel du Parc et un des objectifs de son plan de gestion.


Dans ce cadre, le Parc naturel marin a lancé en 2018 une étude pour mettre à jour les connaissances sur la laisse de mer et les déchets de plage dans son périmètre.
Les objectifs de ce projet qui se terminera courant 2021 sont triples :

  • Faire un état des lieux de la quantité et la composition des macro-déchets (visibles à l’œil nu) de plage et l’état de santé des laisses de mer sur les côtes du Parc;
  • Faire un état des lieux des pratiques de nettoyage sur le littoral Parc ;
  • Proposer des améliorations de l’actuelle organisation des nettoyages de plage dans un guide technique pour tendre vers une gestion adaptée et raisonnée de ces milieux fragiles.

 

Résultats et perspectives

Les quantités de macro-déchets les plus importantes sont retrouvées dans les baies au niveau des musoirs (rives Nord de la baie de Canche et de la baie d’Authie) ou en fond de baie (Mollières d’Etaples, Mollières de Groffliers, le Chemin de Fer). D’autres zones accumulent des macro-déchets comme les pouliers à l’entrée des baies (pointe du Hourdel, pointe de Routhiauville, pointe du Touquet), la plage du Mont-Saint-Frieux, les plages du Portel et les plages de galets de Wimereux et d’Ambleteuse.


L’état de conservation de la faune et de la flore de la laisse de mer varie fortement d’un secteur à l’autre et semble indépendant de la quantité de macro-déchets rencontrés.
Le nettoyage mécanique apparait comme la pratique la plus impactante sur le milieu et les écosystèmes.
Le rapport est disponible sur simple demande.


Le projet a été finalisé avec l’édition d’un guide pour accompagner les gestionnaires dans la gestion des déchets de plage et la laisse de mer/ de la biodiversité lors du nettoyage des plages.

Définitions

Un macrodéchet se définit selon les Nations Unies comme tout matériau ou objet fabriqué, solide et visible à l’œil nu et utilisé au profit de l’humanité qui est directement ou indirectement, volontairement ou non, jeté ou abandonné dans les milieux aquatiques. Selon le Grenelle de la mer, il est aussi qualifié de « déchet aquatique ».


Les microparticules sont définies comme des particules de taille inférieures à 5 mm.

 

Pour aller plus loin