Portrait d'une ex-athlète de haut niveau, dirigeante de l’agence événementielle KBO et conférencière

Karine Baillet

Portrait de Karine Baillet, ex-athlète de haut niveau, dirigeante de l’agence événementielle KBO et conférencière, interrogée dans le cadre de l'Observatoire photographique des paysages "la terre vue de la mer".

Qui êtes-vous, et pouvez-vous nous décrire votre lien personnel, professionnel à ce littoral ?

Je suis originaire d’ici, d’Etaples et je vis au Touquet.  J’ai été athlète de haut niveau spécialisée dans le raid multisports de nature et j’ai vraiment parcouru le monde pour faire des raids à pied, à vélo, en canoë, à cheval, en alpinisme. J’ai gagné le Raid Gauloises en 2002, j’ai monté une équipe avec laquelle nous avons été deux fois vice-championnes du monde de raid au Québec ( en 2006) et en Ecosse ( en 2007). J’ai ainsi couru dans des lieux très nature, car le but est d’être en pleine nature, en équipe et de pratiquer différents sports. J’ai fait cela pendant plus de 20 ans. En 2000, j’avais 25 ans, j’ai eu envie de transmettre au plus grand nombre, je m’entrainais 25/30h par semaine au Touquet et il n’y avait pas de raid organisé. J’ai donc commencé il y a plus de 20 ans à organiser le Touquet Raid Pas-de Calais-qui est maintenant le raid le plus grand de France et l’ai décliné avec un raid féminin. Nous organisons également le Trail des 2 baies, où nous accueillons plus de 2000 participants de tous âges et de tout niveau et le Touquet Bike end Run pendant les vacances de la Toussaint. Il y a donc 4 rendez-vous sur les 4 saisons, janvier, avril juin et octobre avec des courses spécialement organisées pour les enfants, les familles, pour tout le monde.
Et puis à côté de ça j’ai écrit mon troisième livre, Fonce corps et âme où j’explique mon parcours et tout ce que j’ai compris sur l’équipe, sur la nature, sur le fait d’avoir des projets fous, de réaliser ses rêves, j’en donne les clefs. J’ai traversé la Manche en wakeboard, en planche à voile, en catamaran de sport, en kayak. J’ai fait deux fois l’enduro, en moto et en quad et moto l’année d’après. Ici on n’est moins dans le thème de la préservation du littoral, mais c’était avant tout un défi à relever. Je bouge beaucoup en France et suis beaucoup à Paris mais mon port d’attache et de ressource est ici.

Karine Baillet, ex-athlète de haut niveau, dirigeante de l’agence événementielle KBO et conférencière

Karine Baillet, ex-athlète de haut niveau, dirigeante de l’agence événementielle KBO et conférencière

François David photographe

Karine Baillet, ex-athlète de haut niveau, dirigeante de l’agence événementielle KBO et conférencière

François David photographe

Bunker du Touquet - hiver 2020

Bunker du Touquet - hiver 2020

François David photographe

Bunker du Touquet - hiver 2020

François David photographe

Qu’est-ce qui selon vous fait la spécificité de ce littoral ? Qu’est ce qui est le plus marquant ?

Ce qui est spécifique ici est la diversité, nous avons des plages de sables fin, pas loin plus au sud, des galets, un peu plus au nord, on peut trouver des falaises. Au Touquet, nous avons de jolies dunes, de grandes plages et la baie de canche qui est magnifique. D’ailleurs pour la pratique de char à voile on peut aller jusqu’à Berck. On peut s’y balader grâce à une multitude de sentiers proposés. Ce matin, j’ai couru en Baie de Canche, ce n’est pas loin d’ici et c’est très beau. Je suis arrivée sur le banc du pilori, j’ai pu apercevoir au loin un phoque, qui était sur la plage, rentrer dans l’eau, puis j’ai contourné le banc et me suis retrouvée au milieu de milliers d’oiseaux, forcément lorsqu’ils me voient arriver, ils s’envolent, c’est somptueux, préservé et finalement assez varié. Nous échangeons en ce moment sur la plage, plus au sud, entre le Touquet et Stella, il y a les dunes et juste derrière des forêts, des pinèdes, sur un terrain assez sablonneux. Ce bel univers nature est immense. J’aime cette sensation d’être au bout du monde et de faire communion avec la nature, sensation que j’ai pu découvrir lors de mes 4 traversées du détroit en Wakeboard, funboard, kayak de mer et catamaran de sport !
Je ne me lasse jamais de passer la dune et de me dire, tiens, comment est la mer ce matin ?  Marée basse, marée haute, formée, pas formée, de telle couleur… C’est la surprise du jour. C’est toujours différent, c’est changeant même toutes les heures.

Percevez-vous des évolutions de ces paysages littoraux ?

Nous percevons de plus en plus d’érosion. La mer remonte plus haut, surtout lors des grandes marées et attaque les pieds de dunes. Nous y faisons attention surtout lors de nos événements. Nous sommes réglementés par le Conservatoire du Littoral, par Natura 2000 et les gestionnaires des sites… Des balisages sont mis en place afin que rien ne soit abimé. Mais c’est important de continuer à faire vivre ces sites, à les explorer, à entretenir les sentiers que les gens n’osaient pas prendre auparavant, à les faire découvrir dans le respect total de la Nature
Avant l’accélération du réchauffement climatique, les touristes craignaient d’avoir quinze jours de pluie et étaient réticents à cette destination. Maintenant, nous avons de bonnes météos avec de plus en plus de personnes qui vivent ici à l’année.
J’aime être seule dans la nature, il y a beaucoup de lieux très calmes où l’on ne voit personne. Les gens sont le plus souvent entre le Novotel et la fin de la digue ou en ville.
Nous vivons un développement touristique. La côte d’Opale attire parce que c’est joli, nous bénéficions également de la mise en avant par notre Président et des médias. Et puis finalement ce n’est pas très loin de Paris, à deux heures de route. C’est une destination de week-end. Pour connaître d’autres stations, le Touquet est une station naturelle, familiale, simple. Si on a envie d’aller en bottes en caoutchouc et en survêtement en ville, on ne dénote pas !

J’ai choisi cette photographie car je la trouve belle et c’est une vue de la mer. J’aime les couleurs par rapport aux autres photos. Durant l’hiver, avec les lumières, nous apercevons ces couleurs-là. La personne qui court aurait pu être moi car je cours hyper régulièrement sur la plage. C’est là aussi où nous passons avec le trail des2Baies, cette dune marque l’entrée des coureurs qui font le marathon et la sortie de ceux qui font le 10km et 24km.  Nous respectons les sentiers et interdisons l’accès aux oyats. Et puis le blockhaus, c’est un lieu sur lequel je fais parfois de la gym, j’y ai écrit un livre ; lieu de contemplation et lien aussi avec mes enfants car ils adorent venir ici. Vestige de la guerre qui est passée par là, tagues qui sont apparus, il est chouette.

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